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LXXXVI
ÉTUDE SUR L’ORIGINE


lamentaient : ainsi, quand des animaux sauvages et libres sont enchaînés, au moment de subir la dure servitude et de quitter les chères habitudes du désert, ils combattent et se révoltent, refusent de suivre ceux qui les ont domptés, et, si l’occasion s’en présente, les mettent à mort. La plupart sifflaient comme des serpents ; telle autre jetait des cris aigus et des paroles de douleur, et regardait au hasard en haut et en bas. « Grand ciel, disait-elle, principe de notre naissance, éther, air pur, mains et souffle sacré du Dieu souverain, et vous, astres éclatants, regards des Dieux, infatigable lumière du soleil et de la lune, notre première famille, quel déchirement et quelle douleur !... Quitter ces grandes lumières, cette sphère sacrée, toutes les magnificences du pôle et la bienheureuse république des Dieux, pour être précipitées dans ces viles et misérables demeures !… » Et elles supplient le Créateur, « devenu si vite indifférent à ses œuvres, » de leur adresser quelques dernières paroles pendant qu’elles peuvent encore voir l’ensemble du monde lumineux.

Dieu exauce cette dernière prière, et leur montre la voie du retour par une série d’épurations à travers