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PORTE DES CHAMPS


CARREFOUR DU GRAND FERRARE

Le carrefour du Grand Ferrare, dit aussi plus simplement carrefour du Ferrare, aujourd’hui place Solferino, qui a porté un instant le nom de place des Victoires, est cet espace irrégulier, formé devant la grille actuelle de la cour du Cheval Blanc par la rencontre de la Grande Rue de Nemours (boulevard Magenta), de la rue de la Vieille-Poste (rue Royale), de la rue des Sablons (rue Ferrare), et de la Grande Rue ou rue de la Trinité (rue Denecourt). Napoléon Ier avait formé le projet de l’agrandir, de lui donner une forme demi-circulaire et d’ouvrir devant le château une large avenue qui se serait prolongée jusqu’à la forêt[1]. Ce projet ne fut pas réalisé.

Au moment où nous nous plaçons, la place du Grand Ferrare n’offre aux yeux, du côté du château, que le mur bas de la cour de M. de Saint-Florentin, la Porte des Champs, avec un poste pour les soldats de garde, le derrière des bâtiments de la cour du Cheval Blanc, dépourvus d’ouvertures, sauf au Pavillon central, le Pavillon d’angle affecté à M. de Boullongne, au delà duquel s’aperçoit le pont qui relie les bureaux du Ministère des Affaires Étrangères à la Surintendance des Bâtiments.

Si l’on s’en réfère aux estampes publiées[2], on constate que le sol de la place est resté fort longtemps à l’état naturel, avec ses monticules et ses fondrières, réceptacle de détritus et d’immondices de toutes sortes. En 1664, seulement, on s’est préoccupé de l’aplanir, de l’assainir, et la correspondance du commis des Bâtiments, le sieur Arnoul, avec Colbert, nous apprend que les terres ainsi retirées ont été transportées dans le Parterre.

Au xviiie siècle, la place servait aux réjouissances publiques. Sur une estampe très grossière, intitulée L’auguste réjouissance de Fontainebleau faite à Locasion du Mariage du Roi et de la Princesse Marie (Louis XV et

  1. V. à la Bibl. Nat. cart. grand mod. 13923. Cf. Thoison, Chapitres détachés, p. 125 ; Stein, Curiosités locales, 2e série, p. 118.
  2. Veüe générale de Fontainebleau, dessiné par Patel et gravé par Pérelle, chez Langlois ; id. copie chez C. Allard ; id. copie par Cornelius Danckers, chez Justus Danckers. — Veüe de la cour du Cheral Blanc, chez N. Langlois ; id. chez I. Mariette ; id. copies chez Allard, Justus Danckers, Joannes Covens. — Veüe de la Court du Cheval Blanc, en général et en perspective, fait par Aveline. — Veüe et perspective de la cour du Cheval Blanc, chez N. de Poilly.