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moisson prochaine fit baisser les prix, et le grain ainsi mis en réserve, par l’opération des échanges et des avances, passa entre les mains des cultivateurs, remplacé, et de fait produit, par le travail fait en vue de la moisson prochaine.

La série des échanges qui unit la production à la consommation peut être comparée à ce qui se passe dans un tuyau courbé rempli d’eau. Si l’on verse une certaine quantité d’eau à un bout, une quantité semblable sort par l’autre bout. Ce n’est pas identiquement la même eau, mais c’est son équivalent. Et de même ceux qui font un travail productif introduisent dans la production l’équivalent de ce qu’ils en retirent, ils ne reçoivent en nourriture et en salaires que le produit de leur travail.


CHAPITRE V.

LES FONCTIONS RÉELLES DU CAPITAL.

Nous pouvons maintenant nous demander, quelles sont donc les fonctions du capital, s’il n’est pas nécessaire pour le paiement des salaires et l’entretien du travail pendant la production ?

La réponse nous est toute indiquée par nos études antérieures. Nous avons vu que le capital était la richesse employée à procurer une richesse plus grande encore, ce qui le distingue de la richesse employée pour la satisfaction directe du désir ; ou, comme je crois qu’on peut le définir, le capital c’est la richesse placée dans le courant des échanges.

Donc le capital augmente la puissance du travail pour produire la richesse : 1o En permettant au travail d’être exécuté par des moyens plus effectifs, par exemple en cherchant la mye des sables avec une bêche au lieu de la déterrer à la main, en faisant marcher un vaisseau en jetant du charbon dans un fourneau au lieu de le diriger péniblement à la rame. 2o En permet-