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salaire stipulé, payé en argent, travaille sous un contrat d’échange. Il crée également son salaire à mesure qu’il exécute son travail, mais il ne le reçoit pas, excepté en des temps fixés, en une somme fixée et sous une forme différente. À mesure qu’il accomplit son travail, il avance l’échange ; quand il reçoit son salaire, l’échange est achevé. Pendant tout le temps qu’il gagne son salaire, il avance du capital à son patron, mais en aucun moment, à moins que le salaire soit payé avant le commence ment du travail, le patron ne lui avance du capital. Que le patron qui reçoit le produit en échange du salaire, l’échange à nouveau immédiatement, ou qu’il le garde un certain temps, cela n’altère pas plus le caractère de la transaction, que ne le fait l’emploi final du produit fait par celui qui s’en sert en dernier, emploi qui peut être fait dans une autre partie du globe, et à la fin d’une série de centaines d’échanges.


CHAPITRE IV.

CE N’EST PAS LE CAPITAL QUI POURVOIT À L’ENTRETIEN DES OUVRIERS.

Mais le lecteur peut encore rencontrer sur sa route une pierre d’achoppement.

Comme le laboureur ne peut pas manger le sillon qu’il creuse, ni la machine à vapeur partiellement achevée aider en aucune façon à produire les vêtements que porte le machiniste, n’ai-je pas, comme le dit John Stuart Mill, « oublié que les habitants d’un pays sont entretenus, voient leurs besoins satisfaits, non par le produit du travail présent, mais par celui du passé ? » Ou, pour employer les mots dont se sert mistress Fawcett dans un traité élémentaire et populaire, n’ai-je pas « oublié que bien des mois doivent s’écouler entre le moment où l’on sème et celui