Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/559

Cette page n’a pas encore été corrigée

Les progrès qui constituent la civilisation ne sont pas fixés dans la constitution de l’homme, mais dans la constitution de la société. Ils ne sont donc ni fixes ni permanents, ils peuvent se perdre, ils tendent même constamment à se perdre. Bien plus, si la vie humaine ne continue pas au delà de ce que nous voyons ici-bas, nous nous trouvons, par rapport à la race, en face de la même difficulté que pour l’individu. Car il est certain que la race doit mourir, comme il est certain que l’individu doit mourir. Nous savons qu’il y a eu des conditions géologiques dans lesquelles la vie humaine était impossible sur la terre. Nous savons qu’elles doivent se reproduire. Même maintenant, la terre tournant sur son orbite déterminé, son bonnet de glace s’épaissit au nord, et le temps approche graduellement, où ses glaciers s’étendront à nouveau, où les mers australes monteront vers le nord, ensevelissant les centres actuels de civilisation au fond des océans, comme sont peut-être aujourd’hui ensevelies des civilisations aussi développées que la nôtre. Et au delà de ces périodes, la science aperçoit une terre morte, un soleil éteint, une époque où le système solaire, après bien des chocs, se résoudra en une forme gazeuse pour commencer à nouveau des changements incommensurables.

Quelle est donc la signification de la vie, de la vie absolument et inévitablement limitée par la mort ? Elle ne me semble intelligible que considérée comme l’avenue, le vestibule d’une autre vie. Et les faits qui la remplissent ne sont explicables, à mon avis, que par une théorie ne pouvant être exprimée qu’avec des mythes et des symboles, et qu’expriment sous une forme quelconque les mythes et les symboles dans lesquels les hommes de tous les temps ont essayé de peindre leurs perceptions les plus profondes.

Les écrits des hommes qui ont existé et sont morts — la Bible, le Zend Avestas, les Vedas, les Dhammapadas, le Koran ; les doctrines ésotériques des vieilles philosophies, les théories ca-