Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/558

Cette page n’a pas encore été corrigée

Les lois de l’économie politique, comme les faits et rapports de la nature physique, s’harmonisent avec ce qui semble être la loi du développement mental — un progrès non pas nécessaire et involontaire, mais un progrès dans lequel la volonté humaine joue le rôle de force initiale. Mais dans la vie, telle que nous la connaissons, le développement mental ne peut pas aller bien loin. L’esprit commence à peine à s’éveiller alors que les forces physiques commencent à décliner, il ne devient imparfaitement conscient du vaste champ qui s’ouvre devant lui, ne commence à apprendre à appliquer sa force, à reconnaître les relations entre les choses, à étendre ses sympathies, que lors qu’il disparaît, avec la mort du corps. À moins qu’il n’y ait la quelque chose de plus, il semble que ce soit un défaut de construction, un insuccès. Qu’il s’agisse d’un Humbolt ou d’un Herschel, d’un Moïse ou d’un Josué, ou d’une de ces âmes patientes et douces qui dans un cercle étroit mènent une vie radieuse, il semble, que si l’intelligence et le caractère ici-bas développés ne peuvent continuer à progresser plus loin, la vie est une chose sans but, incompatible avec ce que nous pouvons voir de la séquence ininterrompue de l’univers.

Par une loi fondamentale de notre intelligence — loi sur laquelle, en réalité, l’économie politique appuie toutes ses déductions nous ne pouvons concevoir un moyen sans une fin ; un mécanisme sans objet. Le soutien et l’emploi de l’intelligence qui est en l’homme fournit ce but et cet objet à toute la nature, à la partie du moins avec laquelle nous sommes en contact en ce monde. Mais à moins que l’homme lui-même puisse s’élever jusqu’à quelque chose de plus élevé, son existence est inintelligible. La nécessité métaphysique est si forte que ceux qui refusent à l’individu quelque chose de plus que cette vie, sont forcés de transférer l’idée de perfectibilité à la race. Mais ainsi que nous l’avons vu (et l’argumentation aurait pu être plus complète), rien ne peut prouver une amélioration sensible de la race. Le progrès humain n’est pas l’amélioration de la nature humaine.