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nuer à parler des droits inaliénables de l’homme, et lui refuser le droit inaliénable aux largesses du Créateur. Même aujourd’hui, le vin nouveau commence à fermenter dans les vieilles bouteilles, et les forces élémentaires s’assemblent pour la lutte.

Mais si, pendant qu’il en est encore temps, nous revenons à la Justice, nous lui obéissons, si nous avons confiance en la Liberté, les dangers qui nous menacent disparaîtront, et les forces aujourd’hui nos ennemies, deviendront les agents du progrès. Pensons aux forces maintenant gaspillées, aux champs infinis de la science encore inexplorés ; aux inventions possibles dont celles de notre siècle ne peuvent que nous donner une idée vague. Une fois la misère détruite ; une fois l’avidité du gain changée en de plus nobles passions ; une fois la fraternité née de l’égalité mise à la place de la jalousie et de la crainte qui excitent aujourd’hui les hommes les uns contre les autres ; une fois l’intelligence délivrée de ses chaînes, grâce à des conditions d’existence assurant au plus humble l’aisance et le loisir ; qui peut mesurer à quelle hauteur s’élèvera notre civilisation ? Les mots manquent pour rendre la pensée ! C’est l’Age d’or que les poètes ont chanté et dont les prophètes ont parlé avec de splendides métaphores ! C’est la vision glorieuse qui a toujours hanté l’homme de ses rayons d’une splendeur incertaine. C’est ce qu’a vu à Patmos celui qui s’est éteint dans une extase. C’est l’apogée du Christianisme la Cité de Dieu sur la terre, avec ses murs de jaspe et ses portes de perles ! C’est le règne du Prince de la Paix !