Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/541

Cette page n’a pas encore été corrigée

dire qu’il se prépare de grands mouvements et de grandes réactions. De semblables états de pensée ont jadis toujours marqué les périodes de transition. Sur une moins grande échelle, et moins profondément (car je crois que quiconque observera les courants de notre littérature, et abordera ce sujet avec les hommes qu’il rencontrera, verra que c’est sous terre et non à la surface qu’agissent aujourd’hui les idées matérialistes), le même état de pensée a précédé la Révolution française. Mais la grande ressemblance du naufrage des idées religieuses actuelles, est avec celui que l’on trouve dans la période où l’ancienne civilisation commença à passer de la splendeur au déclin. Quel changement arrive-t-il, voilà ce qu’aucun mortel ne peut dire, mais tous les hommes qui réfléchissent commencent à sentir que quelque grand changement doit survenir. Le monde civilisé tremble, prêt à commencer quelque grand mouvement. Il nous mènera en avant et ouvrira la voie à des progrès que nous n’avons même pas rêvés, ou nous fera redescendre une pente qui nous ramènera à la barbarie.


CHAPITRE V.

LA VÉRITÉ PRIMORDIALE.

Dans l’espace nécessairement très restreint qui était consacré à la dernière partie de notre enquête, j’ai été obligé d’omettre bien des choses dont j’aurais voulu parler, ou de parler brièvement de ce qu’il aurait été utile d’exposer d’une manière complète.

Néanmoins il est maintenant au moins évident que la vérité à laquelle nous a conduits notre étude faite au point de vue économique et politique, est également évidente dans la naissance et la chute des nations, dans la croissance et la décadence des civilisations, et s’accorde avec ces idées de relation