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portions du produit de l’industrie qui existent et qui peuvent être employées soit à entretenir la vie humaine, soit à faciliter la production. » Notes sur la richesse des nations, livre II, chap. Ier.

Cette définition est du même genre que celle de Ricardo, elle est seulement plus large. Pendant qu’elle exclut tout ce qui ne peut aider à la production, elle renferme tout ce qui peut y aider, que l’usage soit immédiat, utile, ou non : car, suivant ce qué dit expressément Mc Culloch, le cheval qui tire une voiture de luxe est aussi bien un capital que le cheval qui tire une charrue, parce qu’il peut, si cela est nécessaire, être employé à tirer la charrue.

John Stuart Mill, suivant dans leurs lignes principales les théories de Ricardo et de Mc Culloch, fait de la détermination de l’usage, et non de l’usage, le caractère distinctif du capital. Il dit :

« Toutes les choses qui sont destinées à fournir au travail productif, l’abri, la protection, les outils et les matériaux que nécessite l’ouvrage, et à nourrir et à soutenir d’une façon quel conque l’ouvrier pendant son travail, sont du capital. − Principes d’économie politique, livre I, chap. IV.

Ces citations prouvent assez quelles divergences il y a entre les maîtres. Parmi les auteurs moins importants, les différences sont encore plus grandes et quelques exemples suffiront à le montrer.

Le professeur Wayland, dont les Éléments d’Économie politique ont été longtemps le manuel favori des institutions américaines d’éducation, où l’on avait la prétention d’enseigner l’économie politique, donne cette définition lucide :

« Le mot capital est employé dans deux sens. En relation avec le produit il signifie toute substance sur laquelle peut s’exercer l’industrie. En relation avec l’industrie il signifie la matière à laquelle l’industrie va donner de la valeur et celle à laquelle l’industrie en a donnée ; les instruments qui servent