pour laquelle l’activité mentale qui donna tant de poli à la littérature et aux arts, ne produisit jamais une de ces grandes découvertes et inventions qui distinguent la civilisation moderne. Un peuple ayant des esclaves n’a jamais été un peuple inventif. Dans une communauté entretenant des esclaves, les hautes classes peuvent devenir luxueuses et polies ; mais jamais inventives. Tout ce qui dégrade le travailleur et lui enlève le fruit de son travail étouffe l’esprit d’invention et empêche l’utilisation des inventions et découvertes même lorsqu’elles sont faites. La liberté seule a la puissance de faire éclore les génies en la possession desquels sont les trésors de la terre et les forces invisibles de l’air.
La loi du progrès humain, qu’est-elle, si ce n’est la loi morale ? Quand l’organisation sociale encourage la justice, quand l’égalité des droits des hommes est reconnue, quand chacun a une liberté parfaite limitée seulement par la liberté égale des autres, alors la civilisation doit progresser. Quand ces conditions ne sont pas remplies, la civilisation doit s’arrêter puis reculer. L’économie politique et la science sociale ne peuvent donner aucun enseignement qui ne soit pas appuyé sur les simples vérités prêchées à de pauvres pêcheurs et à des paysans juifs par Celui qui fut crucifié il y a dix-huit siècles — sur les simples vérités qui, sous les apparences trompeuses créées par l’égoïsme et la superstition, semblent soutenir toute religion qui s’est jamais efforcée de répondre aux besoins spirituels de l’homme.
CHAPITRE IV.
COMMENT LA CIVILISATION MODERNE PEUT DÉCLINER.
La conclusion à laquelle nous sommes arrivés est complète ment en harmonie avec les conclusions antérieures.
Cette manière d’envisager la loi du progrès humain met non