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ces tissus, car chaque communauté au-dessus des plus simples, est composée de petites sociétés qui s’enveloppent et s’entrelacent les unes les autres), c’est dans ce tissu que l’individu est reçu à sa naissance et qu’il vit jusqu’à sa mort. C’est entouré par lui que l’esprit se développe et reçoit son empreinte particulière. C’est de cette manière que les coutumes, les religions, les préjugés, les goûts, les langages, se forment et se perpétuent. C’est de cette façon que se transmettent l’habileté, la science, que les découvertes d’une époque deviennent le stock commun de l’époque suivante. Bien que ce soit la souvent un obstacle sérieux au progrès, c’est là aussi ce qui rend le progrès possible. C’est ce qui permet à n’importe quel écolier de notre temps d’apprendre en quelques heures, sur l’univers, plus que n’en savait Ptolémée ; ce qui place le savant le plus lourd bien au-dessus du niveau atteint par l’esprit gigantesque d’Aristote. Ce tissu est pour la race ce que la mémoire est pour l’individu. Nos arts merveilleux, notre science si étendue, nos inventions étonnantes, tout cela nous arrive par lui.

Le progrès humain avance à mesure que les pas en avant faits par une génération sont assurés, deviennent la propriété commune de la suivante, et le point de départ de nouveaux progrès.


CHAPITRE III.

LA LOI DU PROGRÈS HUMAIN.

Quelle est donc la loi du progrès humain, la loi d’après la quelle avancent les civilisations ?

Elle doit expliquer clairement, nettement, et non par des généralités vagues, ou des analogies superficielles, pourquoi, bien que l’humanité ait dû commencer à progresser, suivant toutes probabilités, avec les mêmes capacités et en même temps, il