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pour détruire toute idée fausse à ce sujet, nous devons changer la forme de notre raisonnement et passer de la déduction à l’induction. Voyons donc si, en commençant par les faits et en cherchant leurs relations, nous arrivons aux mêmes conclusions que celles qui s’imposent à nous lorsque, débutant par les premiers principes, nous retrouvons leur trace dans les faits complexes.


CHAPITRE II.

SIGNIFICATION DES TERMES.

Avant de continuer nos recherches, fixons la signification des termes que nous aurons à employer, car la confusion des mots produit nécessairement de l’ambiguïté et de l’indécision dans le raisonnement. Non seulement il faut en économie politique donner aux mots : richesse, capital, rente, salaire, un sens mieux défini que dans le langage ordinaire, mais encore se rappeler que, même en économie politique, quelques uns de ces mots n’ont pas de signification certaine, fixée de l’assentiment général, puisque différents auteurs donnent au même terme des sens différents, et que les mêmes écrivains emploient souvent le même mot dans des sens différents. Rien ne peut ajouter plus à la force de ce qui a été dit par des écrivains éminents sur l’importance des définitions claires et précises, que ce fait : ces mêmes écrivains tombant dans de graves erreurs (et cela souvent) par la cause même qu’ils signalent. Rien ne montre mieux l’importance du langage par rapport à la pensée, que le spectacle de penseurs émérites fondant leurs conclusions principales sur l’emploi d’un mot pris dans des sens différents. J’essaierai d’éviter les mêmes dangers. Je ferai tous mes efforts, à mesure que je rencontrerai un terme important, pour établir clairement quel sens je lui donne, et pour l’em-