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manentes qui sont historiquement parlant les produits du changement des tenures féodales en tenures allodiales, dureraient longtemps après le retour à la vieille idée que la terre d’un pays est la propriété commune du peuple de ce pays. Les dettes seraient rapidement acquittées par un impôt qui n’amoindrirait pas les salaires du travail, n’entraverait pas la production ; et les armées permanentes, grâce à l’accroissement de l’intelligence et de l’indépendance des masses (et peut-être avec l’aide des progrès de l’invention qui sont en train de révolutionner l’art militaire), disparaîtraient également rapidement.

La société approcherait ainsi de l’idéal démocratique de Jefferson, de la terre promise d’Herbert Spencer, de l’abolition du gouvernement, mais seulement du gouvernement en tant que puissance dirigeante et répressive. Il deviendrait possible en même temps et au même degré de réaliser le rêve du socialisme. Toute cette simplification et cette abrogation des fonctions actuelles du gouvernement rendraient possible au gouvernement d’assumer d’autres fonctions qu’il ne peut plus ne pas admettre. Le gouvernement se chargerait de la transmission des dépêches par télégraphe, aussi bien que par la poste, il construirait et administrerait des chemins de fer, comme il ouvre et entretient les routes communes. Une fois les fonctions actuelles simplifiées et réduites, il pourrait assumer ces autres fonctions, sans danger et sans effort, et sous la surveillance de l’attention publique, aujourd’hui distraite. L’impôt sur les valeurs foncières fournirait un grand surplus pour les progrès matériels qui se feraient avec une rapidité accélérée et accroîtraient constamment la rente. Ce revenu naissant de la propriété commune serait employé au profit commun, comme l’étaient les revenus de Sparte.

Nous n’établirions pas des repas communs, ils seraient inutiles ; mais nous pourrions établir des bains publics, des musées, des bibliothèques, des jardins, des cabinets de lecture, des salles de musique et de danse, des théâtres, des universités, des