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continueraient d’exister seraient celles de la nature, et non les inégalités artificielles produites par la négation de la loi naturelle. Le non-producteur ne pourrait plus passer sa vie dans le luxe pendant que le producteur ne peut que gagner les choses indispensables à l’existence animale.

Le monopole de la terre une fois détruit, les grandes fortunes ne seraient plus à craindre. Car alors les richesses des individus consisteraient en richesses proprement dites, qui sont les produits du travail, qui tendent constamment à se disperser ; car je suppose que les dettes nationales ne survivraient pas longtemps à l’abolition du système qui les a fait naître. Toute crainte des grandes fortunes serait éloignée, car lorsque chacun reçoit ce qu’il gagne réellement, personne ne peut recevoir plus qu’il n’a gagné réellement. Combien y a-t-il d’hommes gagnant vraiment un million de dollars ?


CHAPITRE IV.

DES CHANGEMENTS QUI SURVIENDRAIENT DANS L’ORGANISATION ET LA VIE SOCIALES.

Nous n’avons à nous occuper que des principes généraux. Il y a des questions de détail, celle par exemple de la division des revenus entre les gouvernements locaux et généraux, qui seront soulevées par l’application de ces principes, mais il n’est pas nécessaire de les discuter. Une fois les principes établis, les détails seront peu de chose comme application.

Il faudrait également trop de temps pour énumérer tous les changements qui seraient faits ou deviendraient possibles à la suite d’une transformation dans les fondements mêmes de la société ; qu’il me soit pourtant permis d’attirer l’attention sur quelques points importants.

Il faut noter d’abord la grande simplicité qui deviendrait pos-