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salaires, en partie des gains de leurs capitaux, entrepositaires, marchands, manufacturiers, producteurs, patrons, entrepreneurs, commerçants de toutes sortes, depuis le colporteur et le charretier jusqu’au propriétaire d’un chemin de fer ou d’un bateau ; il est également évident qu’il augmentera les revenus de ceux dont les revenus sont tirés des gains du capital, ou de placements autres que les placements en terre, sauf peut-être les possesseurs de titres de créances gouvernementales et autres placements à taux fixe d’intérêt, probablement dépréciés comme valeurs de vente à cause de la hausse générale du taux de l’intérêt, bien que rapportant toujours le même revenu.

Prenons le cas du propriétaire demeurant chez lui, de l’ouvrier, du marchand, de l’homme ayant une profession libérale, qui s’est assuré une maison et un lot de terrain, et qui pense avec satisfaction à ce lieu dont sa famille ne pourra être chassée à sa mort. Il ne sera fait aucun mal à cet homme ; au contraire il gagnera au changement. La valeur de vente de son lot diminuera, elle disparaîtra même complètement au point de vue théorique. Mais son utilité pour lui-même ne disparaîtra pas. Ce lot servira ses desseins aussi bien qu’auparavant. Car, comme la valeur de tous les autres lots diminuera, ou disparaîtra dans la même proportion, il conservera la même assurance qu’il avait auparavant de posséder un lot. C’est-à-dire qu’il ne subira une perte que si l’on considère les choses à ce point de vue : l’homme qui achète une paire de bottes fait une perte si ensuite le prix des bottes baisse. Ses bottes lui seront tout aussi utiles et la paire de bottes qu’il achètera ensuite sera meilleur marché. Ainsi pour le propriétaire d’une demeure, son lot lui sera aussi utile ; et s’il voulait l’agrandir ou en acquérir d’autres pour ses enfants, il serait, sous le rapport des lots, un gagnant. Et il gagnerait encore à d’autres points de vue. Il aurait une taxe plus forte à payer pour son terrain, mais il serait débarrassé de tout impôt sur sa maison ou ses améliorations, sur ses vêtements et objets de propriété personnelle, sur tout ce