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CHAPITRE II.

DE L’EFFET DU REMÈDE SUR LA DISTRIBUTION ET PAR LÀ SUR LA PRODUCTION.

Quelque grands qu’ils apparaissent déjà, les avantages du remplacement de toutes les charges publiques par un impôt sur la valeur de la terre, ne seront pourtant complètement appréciés que lorsque nous aurons considéré l’effet du changement sur la distribution de la richesse.

En remontant à la cause de l’inégale distribution de richesse qui apparaît dans tous les pays civilisés avec une tendance à augmenter d’inégalité à mesure qu’avance le progrès matériel, nous avons trouvé cette cause dans ce fait que, à mesure que la civilisation progresse, la possession de la terre, maintenant entre des mains privées, donne un pouvoir de plus en plus grand de s’approprier la richesse produite par le travail et par le capital.

Donc, délivrer le travail et le capital de tout impôt direct ou indirect, et jeter le fardeau sur la rente, ce serait, une partie de la rente étant seule absorbée, neutraliser cette tendance à l’inégalité, et, si la rente entière était absorbée, ce serait détruire totalement l’inégalité. La rente au lieu d’être la cause de l’inégalité, serait alors la cause de l’égalité. Le travail et le capital recueilleraient le produit complet, moins cette portion prise par l’État comme impôt sur les valeurs foncières, portion qui servi rait à des usages publics et qui serait également distribuée en bénéfices publics.

C’est-à-dire que la richesse produite dans chaque communauté serait divisée en deux parties. L’une serait distribuée sous forme de salaires et d’intérêt entre les producteurs individuels, suivant la part que chacun aurait pris dans l’œuvre de