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sant qu’on puisse effectuer cette séparation, il admet que la somme payée aux landlords pour l’usage des facultés naturelles du sol pourrait être entièrement absorbée par une taxe, sans que les landlords aient le droit ou le pouvoir de rejeter sur personne autre une portion quelconque du fardeau, et sans que le prix du produit en soit affecté.

Non seulement John Stuart Mill admet tout ceci, mais il professe expressément la convenance et la justice d’un impôt particulier sur la rente, demandant quel droit ont les landlords à l’accès de richesses qui leur viennent du progrès général de la société, sans qu’il y ait travail, ou risque, ou économie de leur part ; et, bien qu’il désapprouve expressément l’opposition à leurs droits sur la valeur présente de la terre, il propose de prendre tout l’accroissement futur comme appartenant de droit à la société.

Mme Fawcett, dans son petit abrégé des œuvres de son mari, intitulé Économie politique pour les commençants, dit : « L’impôt sur la terre, qu’il soit fort ou faible, participe de la nature d’une rente payée par le propriétaire de la terre à l’État. Dans une grande partie de l’Inde la terre appartient au gouvernement et l’impôt sur la terre est ainsi une rente payée directement à l’État. On peut facilement voir la perfection économique de ce système de tenure. »

En réalité, que la rente doive, au point de vue de l’utilité comme à celui de la justice, être soumise à un impôt particulier, c’est compris dans la théorie acceptée de la rente, et peut être trouvé en germe dans les ouvrages de tous les économistes qui ont accepté la loi de Ricardo. Si ces principes n’ont pas été poussés jusqu’à leurs conclusions nécessaires, comme je l’ai fait, cela vient évidemment de ce qu’on ne voulait ni compromettre ni attaquer les intérêts énormes impliqués dans la propriété privée de la terre, et de ce que des théories fausses sur les salaires et la cause de la pauvreté dominent la pensée économique.

Mais il y a une école d’économistes qui ont clairement perçu