Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/423

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la propriété commune à des usages communs. Quand toute la rente sera prise par l’impôt pour les besoins de la communauté, l’égalité ordonnée par la nature sera atteinte. Aucun citoyen n’aura d’avantage sur un autre sauf celui que lui donnera son travail, son adresse, son intelligence ; et chacun obtiendra ce qu’il gagne vraiment. Alors seulement le travail recevra sa pleine récompense, et le capital son revenu naturel.


CHAPITRE IV.

LE POUR ET LE CONTRE.

Les principes dont nous avons tiré la conclusion que l’impôt sur les valeurs foncières ou rente est la meilleure manière de lever les revenus publics, ont été admis expressément ou tacitement par tous les économistes faisant autorité, depuis la détermination de la nature et de la loi de la rente.

Ricardo dit (chap. x) : « un impôt sur la rente tomberait entièrement sur les landlords, et ne pourrait être transféré à aucune classe de consommateurs, » car il « laisserait inaltérée la différence entre le produit obtenu de la terre cultivée la moins productive, et le produit obtenu de la terre de n’importe quelle autre qualité… Une taxe sur la rente ne découragerait pas de cultiver de nouvelles terres, car ces terres ne paieraient pas de rente et ne seraient pas taxées. »

Mac Culloch (note xxiv de la Richesse des nations) déclare « qu’au point de vue pratique les impôts sur la rente sont parmi les plus injustes et les plus impolitiques qui puissent être imaginės, » mais il ne fait cette affirmation qu’en se plaçant sur le terrain de l’impossibilité pratique de distinguer pour l’imposition entre la somme payée pour l’usage du sol et celle payée en considération du capital dépensé sur la terre. Mais en suppo-