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duire l’offre de la terre. Au contraire, en forçant ceux qui retiennent la terre par spéculation, à la vendre ou à la laisser ce qu’ils peuvent en recevoir, la taxe sur les valeurs foncières tend à accroître la compétition entre les propriétaires, et à réduire ainsi le prix de la terre.

Ainsi, à tous les points de vue, un impôt sur la terre est l’impôt le plus économique par lequel on puisse obtenir un grand revenu, par lequel le gouvernement puisse obtenir le revenu net le plus considérable par rapport à la somme prise au peuple.


III. — Certitude de l’Impôt.

La certitude est un élément important de l’imposition, car de même que la perception d’une taxe dépend de la diligence et de la probité des receveurs, et de l’esprit public, et de l’honnêteté de ceux qui la paient, de même sont offertes d’un côté des occasions d’arbitraire et de corruption, et de l’autre des occasions de défaites et de fraudes.

Les méthodes par lesquelles sont perçues le gros de nos taxes sont condamnées à ce point de vue, sinon à d’autres. Les grosses corruptions et fraudes occasionnées aux États-Unis par l’impôt sur le whisky et le tabac, sont bien connues ; les évaluations toujours trop basses de la Douane, les rentrées ridiculement inexactes de l’impôt sur le revenu, et l’impossibilité absolue d’avoir quelque chose ressemblant à une juste évaluation de la propriété personnelle, sont des faits notoires. La perte matėrielle qu’occasionnent de telles taxes, la somme additionnelle qu’elles font certainement payer au peuple en plus de la somme de l’impôt, et qui n’est pas reçue par le gouvernement, est très grande. Quand, à l’époque où régnait en Angleterre le système protecteur, ses côtes étaient bordées d’une armée d’hommes essayant d’empêcher la contrebande, et d’une autre armée d’hommes essayant de faire la contrebande, il est évident que l’entretien de ces deux armées devait retomber sur le travail