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qu’ici dominé la littérature, l’éducation et l’opinion. Une grande injustice meurt toujours difficilement et la grande injustice qui dans tous les pays civilisés condamne des masses d’hommes à la pauvreté et au besoin, ne disparaîtra pas sans une lutte difficile.

Je ne crois pas que le lecteur qui m’a suivi jusqu’ici soit accessible aux idées qui précèdent ; mais puisque toute discussion populaire doit avoir pour sujet le concret plutôt que l’abstrait, qu’il me soit permis de demander au lecteur de me suivre plus loin encore, afin que nous puissions soumettre le remède que j’ai proposé à l’épreuve des règles acceptées de l’impôt. Nous pourrons par là envisager la question sous bien des aspects qui sans cela nous échapperaient.


CHAPITRE III.

ÉPREUVE DE LA PROPOSITION PAR LES RÈGLES DE L’IMPÔT.

La meilleure taxe pouvant fournir les revenus publics est évidemment celle qui est la plus conforme aux conditions suivantes :

1. Porter aussi légèrement que possible sur la production, afin d’arrêter le moins possible l’accroissement du fonds général qui doit fournir la taxe et soutenir la population.

2. Être facilement et économiquement recueillie, et aussi directement que possible de celui qui doit payer en dernier lieu, afin de prendre au peuple aussi peu que possible en plus de ce qui revient à l’État.

3. Être certaine, afin de donner moins d’occasions de tyrannie ou de corruption de la part des officiers, et moins de tentations aux contribuables d’enfreindre ou de tourner la loi.

4. Porter également, afin qu’aucun citoyen n’ait un avantage ou un désavantage en comparaison des autres.