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Pour faire cela il faudrait inutilement heurter les coutumes et habitudes actuelles de la pensée, ce qui est toujours à éviter.

Pour faire cela, il faudrait inutilement étendre le mécanisme gouvernemental, ce qui est à éviter.

C’est un axiome de gouvernement, compris et appliqué par les fondateurs heureux de tyrannie, que c’est en conservant les vieilles formes qu’on accomplit les plus grands changements. Nous, qui voulons être des hommes libres, nous devons prendre en considération cette vérité. C’est la méthode naturelle. Quand la nature voulait faire un type d’ordre plus élevé, elle prenait un type inférieur et le développait. Ceci est également la loi du développement social. Travaillons d’après cette loi. En ayant pour nous le courant nous pouvons glisser vite et loin. En l’ayant contre nous, la lutte est pénible et le progrès lent.

Je ne propose ni d’acheter ni de confisquer la propriété privée de la terre. L’un serait injuste ; l’autre serait inutile. Que les individus qui maintenant possèdent, conservent, si cela leur est nécessaire, la possession de ce qu’ils appellent leur terre. Qu’ils continuent à l’appeler leur terre. Qu’ils l’achètent et qu’ils la vendent, qu’ils la lèguent ou la divisent. Nous pourrons leur laisser l’enveloppe si nous prenons l’amande. Il n’est pas nécessaire de confisquer la terre ; il est seulement nécessaire de confisquer la rente.

Et pour prendre la rente pour des usages publics, il n’est pas non plus nécessaire que l’État s’embarrasse de la location des terres, et assume les chances du favoritisme, de la connivence, de la corruption qui pourraient en résulter. Il n’est pas nécessaire de créer aucun nouveau rouage administratif. Le mécanisme existe déjà. Au lieu de l’augmenter, tout ce que nous avons à faire c’est de le simplifier et de le réduire. En laissant aux propriétaires tant pour cent de la rente, ce qui serait probablement moins que le coût et la perte occasionnés par la perception de la rente par l’État, et en se servant du mé-