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CHAPITRE II.

COMMENT LES DROITS ÉGAUX À LA TERRE PEUVENT ÊTRE AFFIRMÉS ET GARANTIS.

Nous avons attribué le besoin et la souffrance qui dominent partout parmi les classes ouvrières, les crises industrielles périodiques, la stagnation du capital, la tendance des salaires à baisser jusqu’au point où l’ouvrier meurt de faim, toutes choses qui se font sentir avec plus ou moins de force à mesure que le progrès matériel avance, au fait que la terre sur laquelle et de laquelle tous doivent vivre, est la propriété exclusive de quelques-uns.

Nous avons vu qu’il n’y a pas de remède possible à ces maux autres que l’abolition de leur cause ; nous avons vu qu’au point de vue de la justice on ne peut défendre la propriété privée de la terre, qu’au contraire elle est condamnée comme la négation du droit naturel, qu’elle renverse la loi de la nature en faisant qu’à mesure que le développement social avance, des masses d’hommes sont condamnés à l’esclavage le plus dur et le plus dégradant.

Nous avons pesé chaque objection, nous avons vu que ni l’équité, ni l’utilité ne nous empêchent de faire de la terre une propriété commune en confisquant la rente.

Mais il reste une question de méthode. Comment ferons-nous cette transformation ?

Nous satisferions la loi de la justice, nous satisferions toutes les exigences économiques, en abolissant d’un seul coup tous les titres privés, en déclarant toute la terre propriété publique, en la louant au plus offrant, à des conditions qui garantiraient de la façon la plus sacrée le droit privé aux améliorations.

Nous assurerions ainsi, dans un état plus complexe de société,