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leur pécuniaire de ces différents services et obligations à la moitié de la rente de la terre. Si on s’en était tenu à ce genre de contrat avec les propriétaires, si on n’avait permis l’appropriation de la terre qu’à ces conditions, le revenu tiré de la terre anglaise par la nation dépasserait aujourd’hui de plusieurs millions les revenus publics complets du Royaume-Uni. L’Angleterre aujourd’hui connaîtrait le libre échange absolu. Il n’aurait pas été nécessaire d’établir des droits de douane, l’excise, de faire payer patente, d’imposer le revenu ; et malgré cela on aurait fait face à toutes les dépenses actuelles, et il serait resté un important surplus à consacrer à n’importe quelle institution tendant au bien-être du peuple entier.

En revenant sur le passé, partout où il y a une lumière pour nous guider, nous voyons que dans leurs premières perceptions, tous les peuples ont reconnu la propriété commune de la terre, et que la propriété privée est une usurpation, une création de la force et de la ruse.

Comme l’a dit Mme de Stael « La liberté est vieille. » On trouve toujours la justice, quand on cherche dans les anciens souvenirs.


CHAPITRE V.

DE LA PROPRIÉTÉ FONCIÈRE AUX ÉTATS-UNIS.

Dans les périodes primitives nous trouvons que la terre est toujours considérée comme propriété commune. Et quand nous passons de ces temps reculés à notre propre époque, nous voyons que les idées naturelles sont les mêmes, et que lorsque nous sommes placés dans des circonstances affaiblissant l’effet de l’éducation et de l’habitude, nous reconnaissons instinctivement l’égalité du droit de tous aux libéralités de la nature.

La découverte de l’or en Californie amena dans ce pays des