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Abandonnons toute tentative de supprimer les maux créės par le monopole de la terre, en apportant des restrictions à la propriété de la terre. Une distribution égale de la terre est impossible, et toute tentative en ce sens, ne pourrait que mitiger et non guérir les maux, en retardant la guérison. Il n’y a non plus aucun remède digne d’examen, qui ne suive pas la direction naturelle du développement social, et pour ainsi dire, qui ne marche pas avec le courant du temps. La concentration est dans l’ordre du développement, sans aucun doute — concentration des individus dans les grandes villes, concentration des métiers dans les grandes fabriques, concentration des transports par les chemins de fer et lignes de vapeurs, concentrations des opérations agricoles dans de vastes exploitations. Les occupations les plus communes elles-mêmes sont concentrées de la même manière, il y a des corporations de commissionnaires et de porteurs de fardeaux. Tout de notre temps marche vers la concentration. Pour résister à ce mouvement il faudrait supprimer la vapeur et l’électricité, faire qu’elles ne soient plus au service de l’homme.


CHAPITRE II.

LE VRAI REMÈDE.

Nous avons attribué la distribution inégale de la richesse qui est la malédiction et la menace de la civilisation moderne, à l’institution de la propriété privée de la terre. Nous avons vu qu’aussi longtemps que subsistera cette institution, les masses ne pourront bénificier durablement, d’aucun accroissement dans la puissance productive ; qu’au contraire tout accroissement tend à augmenter le malheur de leur condition. Sauf l’abolition de la propriété privée de la terre, nous avons examiné tous les remèdes qu’on invoque ordinairement, ou qu’on propose pour