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parce que la compétition n’a lieu que d’un coté. La terre sans laquelle il ne peut y avoir de production, est monopolisée, et la compétition des producteurs pour son emploi, fait descendre les salaires au minimum, et donne tous les avantages de l’accroissement de puissance productive aux propriétaires sous forme d’accroissement de la rente et de hausse des valeurs foncières. Détruisez ce monopole et la compétition ne pourrait plus exister que pour l’accomplissement du projet que poursuit la coopération — donner à chacun ce qu’il gagne légitimement. Détruisez ce monopole, et l’industrie deviendra la coopération d’égaux.

V. – De la direction et de l’intervention gouvernementales.

Les limites que je désire conserver à ce livre, ne me permettront pas d’examiner en détail les méthodes qu’on propose pour adoucir et détruire la pauvreté par une réglementation gouvernementale et dont les formes extrêmes sont appelées socialistes. Il n’est du reste pas nécessaire de le faire, car les mêmes défauts sont communs à toutes. Le grand défaut, c’est la substitution de la direction gouvernementale à l’action individuelle, l’essai d’assurer par la restriction ce qu’assurerait mieux la liberté. Quant aux vérités impliquées dans les idées socialistes, j’aurai à en dire quelque chose plus tard ; mais il est évident que toute idée de réglementation et de restriction est mauvaise en elle-même, et ne doit pas être invoquée s’il se présente une autre manière d’atteindre le même but. Par exemple, pour prendre une des mesures les plus simples et les plus douces, parlons de l’impôt gradué sur le revenu. L’objet que poursuivrait cet impôt, la réduction d’immenses concentrations de richesse, l’obstacle apporté à leur formation, est bon ; mais la perception de cet impôt nécessite l’emploi d’un grand nombre d’employés revêtus de pouvoirs inquisiteurs, implique des tentations de corruption, de parjure, et autres moyens d’éluder la