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nements existants — les grands dettes, l’organisation militaire et navale, l’extravagance qui caractérise les législateurs républicains aussi bien que les législateurs monarchiques, et qui caractérise particulièrement l’administration des grandes villes. Il faut ajouter à cela aux États-Unis, les vols impliqués dans le régime protecteur qui, pour trente-cinq cents entrant dans le Trésor, retire un dollar et peut-être quatre ou cinq de la poche du consommateur. Il semble qu’il y ait un lien entre ces immenses sommes enlevées au peuple et les privations des classes inférieures, et après un coup d’ail superficiel il est naturel de supposer qu’une réduction apportée à ces lourdes charges imposées sans utilité, rendrait plus facile la vie du pauvre. Mais quand on examine la question à la lumière des principes économiques déjà exposés, on voit que cette réduction n’aurait pas l’effet voulu. Une réduction faite sur la somme prise sur le produit total par les impôts, équivaudrait simplement à un accroissement dans la puissance de production nette. Elle ajouterait en effet à la puissance productive du travail comme le ferait un accroissement dans la densité de la population, ou une amélioration dans les procédés industriels. Et de même que dans un cas l’avantage qui en résulte profite, et doit profiter, aux propriétaires de la terre en augmentant la rente, de même dans l’autre cas l’avantage serait au profit des propriétaires fonciers.

Sur le produit du travail et du capital, on paie aujourd’hui en Angleterre les intérêts d’une dette énorme, on entretient une Église établie, une famille royale très nombreuse, un grand nombre de possesseurs de sinécures, une grande armée, une grande marine. Supposons la dette reniée, l’Église séparée de l’État, la famille royale gagnant elle-même sa vie, les sinécures supprimées, l’armée licenciée, les officiers et les marins congédiés et les navires vendus. On rendrait ainsi possible une énorme réduction des impôts. On ajouterait beaucoup au produit net restant à diviser entre les éléments de production. Mais ce