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enquête, les opinions prévalentes et les mesures proposées peu vent être ainsi groupées pour être examinées. Des remèdes que, pour plus de commodité ou de clarté, nous considérerons séparément, sont souvent combinés en pensée.

Il y a encore bien des gens qui conservent la croyance commode que le progrès matériel finira par extirper la pauvreté, beaucoup qui considèrent les restrictions prudentes apportées à l’accroissement de population, comme le plus efficace des remèdes ; mais nous avons déjà montré ce que ces vues renferment d’erreurs. Examinons maintenant ce que l’on peut espérer :

I. D’une plus grande économie dans le gouvernement.

II. D’une meilleure éducation donnée aux classes ouvrières, de meilleures habitudes de travail et d’épargne.

III. De la coalition des ouvriers pour l’accroissement des salaires.

IV. De la coopération du travail et du capital.

V. De la direction et de l’intervention gouvernementales.

VI. D’une distribution plus générale de la terre.

Sous ces six chefs je crois que nous pouvons passer en revue les principales espérances, les propositions faites pour diminuer la misère sociale, abstraction faite de la mesure simple mais à grande portée que je proposerai.

I. — D’une plus grande économie dans le gouvernement.

Jusqu’à ces derniers temps, les Américains tenaient pour article de foi — croyance partagée par les Européens libéraux que la pauvreté des classes inférieures dans l’ancien monde, avait pour cause les institutions monarchiques et aristocratiques. Cette croyance a rapidement disparue quand on a vu apparaître aux États-Unis, avec des institutions républicaines, une misère sociale du même genre, sinon de la même intensité, que celle régnant en Europe. Mais on attribue encore souvent cette misère aux immenses fardeaux qu’imposent les gouver-