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ainsi rétabli, une période d’activité nouvelle se produit, et la spéculation recommence à faire monter rapidement les valeurs foncières[1]. Mais les salaires et l’intérêt ne regagneront pas le terrain perdu. Le résultat net de toutes ces perturbations, de tous ces mouvements de va et vient, c’est de forcer graduellement les salaires et l’intérêt à atteindre leur minimum. Ces crises temporaires et périodiques ne font, de fait, comme je l’ai fait remarquer dans le premier chapitre de ce volume, que rendre plus intense le mouvement général qui accompagne le progrès matériel.


CHAPITRE II.

PERSISTANCE DE LA PAUVRETÉ AU MILIEU DE L’ACCROISSEMENT DE LA RICHESSE.

Le grand problème, dont ces crises industrielles périodiques ne sont que les manifestations particulières, est maintenant, il me semble, complètement résolu, et les phénomènes sociaux, qui, dans tout le monde civilisé, épouvantent les philanthropes et rendent perplexe l’homme d’État, qui voilent de nuages l’avenir des races les plus avancées, et suggèrent des doutes sur la réalité et le but final de ce que nous avons follement appelé pro grès, sont maintenant expliqués.

La raison pour laquelle, en dépit de l’accroissement de la puissance productive, les salaires tendent à devenir le minimum de ce qu’il faut pour vivre, c’est qu’avec l’accroissement de la puissance productive, la rente tend toujours à augmenter, produisant ainsi une tendance constante à la baisse des salaires.

  1. Ceci a été écrit il y a un an. Il est maintenant (juillet 1879) évident qu’une nouvelle période d’activité a commencé, comme je l’ai prédit, et les prix des terrains ont déjà remonté à New-York et à Chicago.