Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/287

Cette page n’a pas encore été corrigée

perceptible. C’est de cette façon que l’extension rapide des voies ferrées a un rapport avec la crise qui lui succède.

Et ce qui s’est passé aux États-Unis, a eu également lieu d’une façon plus ou moins évidente, dans tout le monde en voie de progrès. Partout la terre a grandi constamment en valeur, avec le progrès matériel, et partout cet accroissement a engendré un accroissement additionnel dû à la spéculation. L’impulsion donnée par la cause primitive s’est étendue non seulement des nouveaux États de l’Union aux anciens, mais des États-Unis à l’Europe, la cause première opérant partout. La crise industrielle générale a donc pour origine un progrès matériel général.

Il peut sembler que j’ai négligé quelque chose, en attribuant ces crises industrielles à une cause première, le progrès de spéculation de la rente ou des valeurs foncières. L’ouvre d’une semblable cause, bien qu’elle puisse être rapide, doit être progressive, ressembler à une pression, non à un coup. Tandis que ces crises industrielles semblent venir tout à coup ; elles ont, à leur début, le caractère d’un paroxysme, suivi d’une léthargie comparative, comme produite par l’épuisement. Tout semble aller comme d’habitude, le commerce et l’industrie être vigoureux et en passe de se développer, quand soudain arrive un choc, un coup de tonnerre dans un ciel bleu, une banque suspend ses paiements, un grand industriel ou commerçant fait faillite, et comme si le coup avait raisonné dans toute l’organisation industrielle, les faillites succèdent aux faillites, de tous côtés les travailleurs se trouvent sans emploi, et les capitaux se retirent dans une sécurité improductive.

Qu’il me soit permis d’expliquer quelle est pour moi la raison de ceci ; pour trouver cette explication, nous devons tenir compte de la manière dont se font les échanges, car c’est par les échanges que sont liées toutes les formes de l’industrie en une organisation où toutes sont dépendantes les unes des autres. Pour que des échanges puissent avoir lieu entre des producteurs très éloi-