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pation à une autre, et vous trouverez que l’oisiveté forcée dans un genre de commerce est causée par l’oisiveté forcée dans un autre genre, et que la paralysie qui produit l’engourdissement de toutes les industries ne peut pas être attribuée à une trop grande offre de travail ou à une trop faible demande de travail, mais doit naître de ce fait, que l’offre ne peut pas satisfaire la demande en produisant les choses qui satisfont le besoin et sont les objets du travail,

Ce qui est nécessaire pour rendre le travail capable de produire ces choses, c’est la terre. Quand nous disons que le travail crée la richesse, nous parlons métaphoriquement. L’homme ne crée rien. La race humaine tout entière, dût-elle travailler éternellement, ne pourrait créer le plus petit des atômes flot tant dans un rayon de soleil, ne pourrait en rien alourdir ou alléger notre sphère. En produisant de la richesse, le travail, avec l’aide des forces naturelles, ne fait que donner à la matière pré-existant la forme désirée ; il ne peut donc produire de la richesse que si l’accès de cette matière et de ces forces, c’est-à-dire de la terre, est libre. La terre est la source de toute richesse. C’est la mine d’où sont tirés les matériaux que façonne le travail. C’est la substance à laquelle le travail donne la forme. Et par conséquent, quand le travail ne peut satisfaire ses désirs, ne pouvons-nous pas en conclure avec certitude que c’est parce que l’accès de la terre est fermé au travail ?

Quand dans tous les commerces il y a ce que nous appelons rareté de consommation ; quand partout le travail est inoccupé et les désirs non satisfaits, l’obstacle qui empêche le travail de produire la richesse dont il a besoin, ne doit-il pas se trouver à la base même de l’échafaudage industriel ? Cette base, c’est la terre. Les modistes, les opticiens, les doreurs, les polisseurs ne sont pas les pionniers des nouveaux établissements. Les mineurs n’ont pas été en Californie ou en Australie parce qu’il s’y trouvait des cordonniers, des tailleurs, des machinistes et des imprimeurs. Ce sont ces corps de métier qui ont suivi les