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à des prix auxquels personne ne pourrait l’exploiter avec profit. Pour revenir à l’exemple que nous avons cité dans notre précédent chapitre : avec la limite de culture fixée à 20, un accroissement de puissance productive se produit, et rend possible d’atteindre le même résultat avec un dixième de travail en moins. Pour des raisons déjà données, la limite de production doit baisser, et, si elle reste à 18, le revenu du travail et du capital sera le même qu’auparavant, quand la limite était à 20. Qu’elle reste à 18 ou soit forcée de descendre plus bas, cela dépend de ce que j’ai appelé l’aire de productivité qui sépare 20 de 18. Mais si l’attente confiante d’un accroissement futur de la rente conduit les propriétaires à demander comme rente 3 pour une terre appelée 20, 2 pour 19 et 1 pour 18, et à retirer leurs terres de la culture jusqu’à ce que ces conditions soient acceptées, l’aire de productivité peut être tellement réduite que la limite de culture soit forcée de tomber à 17 ou même plus bas ; ainsi l’augmentation d’efficacité du travail aurait pour résultat que les travailleurs gagneraient moins qu’auparavant, que l’intérêt serait proportionnellement réduit, et que la rente augmenterait suivant une progression plus forte que l’accroissement de la puissance productive.

Que nous l’appelions une extension de la limite de production, ou une extension de la ligne de la rente au delà de la limite de production, l’influence de la spéculation foncière sur l’accroissement de la rente est un grand fait que ne peut laisser de côté toute théorie complète de la distribution de la richesse dans les pays progressifs. C’est la force, développée par le progrès matériel, qui tend constamment à accroître la rente plus vite que le progrès n’augmente la production, et, par conséquent, à me sure qu’augmente le progrès matériel et la puissance productive, à réduire les salaires, non seulement relativement, mais absolument. C’est cette force expansive qui, opérant avec une grande intensité dans les pays nouveaux, leur apporte, long temps avant le temps semble-t-il, les maladies sociales des vieux