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prix plus élevé que le prix actuel. Et, à cause de cette terre sous traite à l’usage complet ou partiel qu’on pourrait en faire, les limites de la cité sont repoussées plus loin du centre.

Mais quand nous atteignons les limites de la cité grandissante — la limite actuelle de construction qui correspond à la limite de culture en agriculture — nous ne trouvons pas la terre achetable à sa valeur pour un but agricole, comme cela serait si la rente était déterminée simplement par les nécessités actuelles ; mais nous trouvons que, à une certaine distance au delà de la cité, la terre a une valeur de spéculation, basée sur la croyance qu’elle sera nécessaire, dans l’avenir, pour les besoins de la ville ; et pour atteindre le point où la terre peut être achetée à un prix non basé sur la rente urbaine, nous devons aller bien au delà de la limite actuelle de l’usage urbain.

Ou, pour prendre un cas d’un genre différent, examinons un exemple que peut fournir chaque localité. Il y a dans le Marin County, dans un lieu facilement accessible de San-Francisco, une belle forêt dont les arbres donneraient du bois de charpente. Naturellement, cette forêt aurait dû être la première exploitée, avant que l’approvisionnement du marché de San — Francisco, obligeât de recourir aux pays éloignés. Et, cependant, elle n’est pas encore coupée, et des bois de charpente trouvés beau coup plus loin la traversent chaque jour en wagons, parce que ses propriétaires préfèrent la conserver à cause du prix considérable qu’elle rapportera dans l’avenir. Ainsi, en empêchant d’exploiter cette forêt, on recule la limite de production des bois de charpente d’autant plus loin au nord et au sud de la côte. La terre renfermant de grandes richesses minérales, une fois de venue propriété individuelle, est souvent soustraite à l’exploitation, pendant qu’on travaille des dépôts beaucoup plus pauvres ; on trouve souvent dans les nouveaux États des individus qu’on appelle des « pauvres de la terre » c’est-à-dire des individus qui restent pauvres, parfois jusqu’à la misère, parce qu’ils veulent garder la terre qu’ils ne peuvent eux-mêmes exploiter,