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désir de la richesse, et le désir grandit avec chaque nouvelle facilité de le satisfaire.

Ceci étant, l’effet des améliorations économisant le travail sera d’augmenter la production de la richesse. Pour produire la richesse il faut deux choses, le travail et la terre. Donc, l’effet des améliorations économisant le travail, sera d’augmenter la demande de terre, et, là où l’on aura atteint la limite des terres d’une certaine qualité, de faire cultiver des terres d’une productivité naturelle de moins en moins grande, ou d’étendre la culture aux points les moins productifs des terres déjà exploitées. Ainsi, pendant que l’effet primitif des améliorations économisant le travail est d’augmenter la puissance du travail, l’effet suivant est d’étendre la culture, et quand, à cause de cela, les limites de la culture se trouvent abaissées, d’augmenter la rente. Donc là où la terre entière est exploitée, comme en Angleterre, ou bien là où elle peut être exploitée aussi rapidement qu’elle l’est aux État-Unis, l’effet dernier des améliorations économisant le travail, est d’augmenter la rente, sans augmenter les salaires ni l’intérêt.

Il est important de bien comprendre cela, car cela montre que les effets attribués par les théories courantes à l’accroissement de population, sont en réalité dus aux progrès de l’invention, et explique ce fait qui autrement nous laisse perplexe, que les améliorations économisant le travail ne sont nullement faites au bénéfice du travailleur.

Mais pour étreindre la vérité complète, il est nécessaire d’avoir présent à l’esprit ce que j’ai déjà rappelé plusieurs fois, l’échangeabilité de la richesse. Je n’y reviens que parce que la plupart des économistes l’oublient ou l’ignorent avec persistance, en parlant de production agricole comme si l’on devait séparer ce genre de production de la production en général, et de nourriture et de subsistance comme si elles n’étaient pas comprises dans le terme richesse.

Qu’il me soit permis de rappeler au lecteur, ce qui a été déjà