Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/243

Cette page n’a pas encore été corrigée

accroissement de puissance productive du travail. Le travail de 100 hommes, les autres choses étant semblables, produira plus que cent fois autant que le travail d’un seul homme, et le travail de 1, 000 hommes plus que dix fois autant que le travail de 100 hommes ; et ainsi, avec chaque paire de bras qu’apporte la population augmentant, il y a une addition plus que proportionnelle de puissance productive du travail. Ainsi, la population augmentant, il peut se faire qu’on exploite les ressources productives naturelles inférieures, sans qu’il y ait diminution dans la production moyenne de la richesse comparée avec le travail consacré, sans qu’il y ait même diminution au point le plus bas. Si la population est doublée, la terre dont nous appelons la force productive 20, peut rapporter à la même somme de travail autant que rapportait auparavant la terre ayant une force productive nommée 30. Car, il ne faut pas oublier (ce qu’on oublie trop souvent) que la puissance productive de la terre ou du travail ne doit pas être mesurée d’après une seule chose désirée, mais d’après toutes les choses désirées. Un colon et sa famille peuvent faire pousser autant de blé sur une terre éloignée d’une centaine de milles de l’habitation la plus proche, que sur une terre placée au centre d’un district populeux. Mais dans un district populeux ce colon obtiendrait avec le même travail un aussi bon revenu d’une terre plus pauvre, ou d’une terre de qualité égale, après avoir payé une rente élevée, parce qu’au milieu d’une population nombreuse son travail aurait été plus effectif ; non pas peut-être pour la production du blé, mais pour la production de la richesse en général ; il aurait obtenu plus facilement toutes les commodités, tous les services qui sont l’objet réel de son travail.

Mais, même lorsqu’il y a diminution de force productive du travail au point le plus bas, c’est-à-dire lorsque la demande augmentée de richesse a amené la production à un point de puissance productive naturelle inférieur à l’addition de puissance du travail que suffit à produire l’accroissement de population,