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CHAPITRE II.

EFFET DE L’ACCROISSEMENT DE POPULATION SUR LA DISTRIBUTION DE LA RICHESSE.

Les traités courants d’économie politique expliquent pour quoi l’accroissement de population a fait augmenter la rente, en disant que la demande de subsistance s’accroissant, il a fallu que la production s’attaque à un sol inférieur ou à des points inférieurs du sol cultivé. Donc si, avec une population donnée, la limite de la culture est à 30, toutes les terres ayant une force de production au-dessus de 30, paieront une rente. Si la population est doublée, il faut une provision additionnelle de subsistance, qui ne peut être obtenue qu’en étendant la culture de sorte que des terres qui ne rapportaient rien auparavant, rapporteront une rente. Si ces limites sont reculées jusqu’à 20, toutes les terres entre 20 et 30 rapporteront une rente et auront une valeur, et toutes les terres au-dessus de 30 produiront une rente plus forte, et auront une valeur plus grande.

C’est à ce propos que la doctrine de Malthus reçoit, des exposés courants de la théorie de la rente, l’appui dont j’ai parlé en énumérant les causes qui se sont combinées pour donner à cette doctrine une autorité presque indiscutable. Suivant la doctrine de Malthus, la lutte de la population contre les moyens de subsistance devient progressivement plus dure à mesure que la population augmente ; et, bien que deux bras viennent au monde en même temps que chaque bouche nouvelle, il devient, pour employer les mots de John Stuart Mill, de plus en plus difficile aux bras nouveaux de nourrir les nouvelles bouches. Suivant la théorie de la rente donnée par Ricardo, la rente naît de la différence de productivité entre les terres exploitées ; et suivant Ricardo et les économistes qui l’ont suivi, l’ac-