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de cycles et d’épicycles n’expliquait pas tous les phénomènes célestes, préparaient la voie pour la prise en considération de la théorie plus simple qui supplanta l’ancienne, de même, en reconnaissant l’insuffisance des théories courantes à expliquer les phénomènes sociaux, on prépare la voie à la prise en considération d’une théorie qui donnera à l’économie politique toute la simplicité et toute l’harmonie que la théorie de Copernic a données à la science de l’astronomie.

Ici le parallèle cesse. Que « la terre fixe et solide » tourbillonne en réalité dans l’espace avec une inconcevable vélocité, cela devait aller contre toutes les idées des hommes dans n’importe quel état et quelle situation ; mais la vérité que je veux rendre évidente est perçue naturellement, elle a été reconnue dans l’enfance de tous les peuples, elle est seulement voilée par la complexité de l’état civilisé, les préventions des intérêts égoïstes, et la fausse direction qu’ont prise les spéculations des savants. Pour la trouver, nous n’avons qu’à revenir aux premiers principes et à observer les perceptions simples. Rien ne peut être plus clair que cette proposition : si les salaires n’ont pas augmenté avec l’accroissement de puissance productive, c’est que la rente a augmenté.

Trois choses s’unissent pour produire — le travail, le capital, la terre.

Trois parties divisent le produit — le travailleur, le capitaliste, le propriétaire foncier.

Si, avec un accroissement de production, le travailleur ne reçoit pas plus, le capitaliste non plus, il s’ensuit nécessairement que le propriétaire recueille le gain entier.

Les faits sont d’accord avec cette déduction. Quoique ni les salaires, ni l’intérêt ne s’accroissent en aucun lieu, avec le progrès matériel, cependant l’accompagnement invariable, la marque du progrès matériel, c’est l’accroissement de la rente la hausse des valeurs foncières.

L’accroissement de la rente explique pourquoi les salaires et