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les appeler des séquences, parce qu’en admettant la loi de la rente on doit aussi les admettre. Car de quoi dépend l’admission de la loi de la rente ? Évidemment de la constatation de ce fait, que l’effet de la compétition est d’empêcher le revenu du travail et du capital d’être nulle part plus grand que sur la terre la plus pauvre exploitée. C’est en voyant cela que nous constatons que le propriétaire de la terre pourra réclamer comme rente toute la partie du produit excédant ce que rapporterait une même somme de travail et de capital appliquée à la terre la plus pauvre en usage.

L’harmonie et la corrélation des lois de la distribution, telles que nous les concevons maintenant, forment un contraste frappant avec le défaut d’harmonie qui caractérise ces lois telles, que les représente l’économie politique courante. Exposons-les, les unes à côté des autres :

énoncé courant énoncé vrai

La Rente dépend de la limite de la culture, montant quand elle baisse, baisant quand elle monte.

Les Salaires dépendent du rapport entre le nombre des travailleurs et la somme de capital consacré à les employer.

L’intérêt dépend de l’équation entre l’offre et la demande de capital ; ou, comme cela est dit des profits des salaires (ou du coût du travail) montant quand les salaires baissent, et baissant quand les salaires montent.

La Rente dépend de la limite de culture, montant quand elle baisse, baissant quand elle monte.

Les Salaires dépendent de la limite de la culture, baissant quand elle baisse, montant quand elle monte.

L’Intérêt (son rapport avec les salaires étant fixé par la puissance nette d’accroissement attachée au capital) dépend de la limite de culture, baissant quand elle baisse, montant quand elle monte.

Dans l’exposé courant, les lois de la distribution n’ont pas de centre commun, pas de relation mutuelle ; elles ne sont pas les divisions corrélatives d’un tout, mais les mesures de différentes qualités. Dans l’exposé que nous donnons, elles naissent d’un point unique, se soutiennent et se complètent l’une l’autre, et forment les divisions corrélatives d’un tout complet.