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CHAPITRE VII.

CORRÉLATION ET COORDINATION DE CES LOIS.

Les conclusions où nous a conduits notre examen des lois qui gouvernent la distribution de la richesse, changent une grande et très importante partie de la science de l’économie politique, telle qu’on l’enseigne aujourd’hui, renversant quelques-unes de ses théories les mieux élaborées, jetant une nouvelle lumière sur quelques-uns de ses plus graves problèmes. Et cependant, nous n’avons occupé dans notre marche aucun terrain disputé ; nous n’avons pas avancé un seul principe fondamental qui ne fût déjà reconnu.

La loi de l’intérêt et la loi des salaires, que nous avons substituées à celles enseignées ordinairement, sont les déductions nécessaires de la grande loi qui seule rend possible l’existence d’une science de l’économie politique, de la loi toute puissante, inséparable de l’esprit humain, comme l’attraction est inséparable de la matière, et sans laquelle il serait impossible de prévoir une seule action humaine, de fonder des calculs dessus, cet acte fût-il très ordinaire ou de la plus haute importance. Cette loi fondamentale, — les hommes cherchent à satisfaire leurs désirs avec le moins d’effort possible – devient, lors qu’on l’envisage dans sa relation avec un des facteurs de production, la loi de la rente ; en relation avec un autre facteur, la loi de l’intérêt ; en relation avec un troisième, la loi des salaires. Et en acceptant la loi de la rente, qu’ont acceptée de puis Ricardo tous les économistes de marque, et qui, comme un axiome de géométrie, n’a besoin que d’être comprise pour être reconnue vraie, on accepte inférentiellement, comme séquences nécessaires, la loi de l’intérêt et la loi des salaires, telles que je les ai exposées. En fait, ce n’est que relativement qu’on peut