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mistes qui l’ont suivi ; et si ces derniers n’ont pas toujours saisi la loi principale, ils en ont du moins bien étudié les détails.

L’effet de toutes les circonstances qui donnent naissance aux différences entre les salaires de différentes occupations, peut être compris dans la formule de l’offre et de la demande, et il est parfaitement correct de dire que les salaires de différentes occupations varient relativement, suivant les différences dans l’offre et la demande de travail, voulant dire par demande l’appel que la communauté dans son ensemble fait aux services d’une espèce particulière, et par offre la somme relative de travail qui, dans les circonstances existantes, peut rendre des services particuliers. Mais, bien que ceci soit vrai des différences relatives entre les salaires, quand on dit, comme on le fait généralement, que le taux général des salaires est déterminé par l’offre et la demande, alors ces mots n’ont plus de sens. Car l’offre et la demande ne sont que des termes relatifs. L’offre de travail ne peut que signifier le travail offert en échange du travail, ou du produit du travail, et la demande de travail ne peut que vouloir dire le travail ou le produit du travail offert en échange de travail. L’offre est donc la demande, et la demande l’offre, et dans une communauté entière les deux doivent avoir une extension égale. L’économie politique courante le comprend nettement ainsi lorsqu’elle parle de la vente, et les arguments de Ricardo, de Mill et d’autres, qui prouvent que des changements dans l’offre et la demande ne peuvent pas produire une hausse ou une baisse générale des valeurs, tout en pouvant causer une hausse ou une baisse dans la valeur d’une chose particulière, sont également applicables au travail. Ce qui cache l’absurdité de cette manière de parler de l’offre et de la demande à propos du travail, c’est l’habitude de considérer la demande de travail comme venant du capital, et comme une chose distincte du travail ; mais l’analyse à laquelle cette idée a déjà été soumise prouve suffisamment qu’elle est fausse. Il est évident, d’après le simple exposé des faits, que les salaires