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fournir le capital demandé par la production, vu le degré de connaissance, l’état des arts, la densité de la population, le caractère des occupations, la variété, l’extension et la rapidité des échanges ; et cette relation ou ce rapport, l’action réciproque du travail et du capital le maintiennent constamment ; donc l’intérêt doit hausser et baisser avec la hausse et la baisse des salaires.

Par exemple : le prix de la farine est déterminé par le prix du blé et le coût de la mouture. Le coût de la mouture varie lentement et de très peu, la différence, même à de longs intervalles, est à peine perceptible ; tandis que le prix du blé varie fréquemment et de beaucoup. Donc nous pouvons correctement dire que le prix de la farine varie suivant le prix du blé. Ou, pour mettre la proposition sous la même forme que la précédente : il y a une certaine relation, un certain rapport entre la valeur du blé et la valeur de la farine, fixé par le coût de la mouture ; rapport que l’action et la réaction de la demande de farine et l’offre de blé, entretient constamment ; donc le prix de la farine doit s’élever et baisser avec la hausse et la baisse du prix du blé.

Ou, déterminant par l’induction le rapport et le prix du blé, si nous disons que le prix de la farine dépend du caractère des saisons, de la guerre, etc., nous pouvons mettre la loi de l’intérêt sous une forme qui l’unit directement à la loi de la rente, et dire que le taux général de l’intérêt sera déterminé par le revenu du capital dans la terre la plus pauvre où soit librement appliqué le capital, c’est-à-dire dans la meilleure terre qui lui soit ouverte sans paiement de rente. C’est ainsi que nous donnons à la loi de l’intérêt une forme qui montre qu’elle est le corollaire de la loi de la rente.

Nous pouvons encore prouver ceci d’une autre manière : car nous pouvons clairement voir que l’intérêt doit décroître quand la rente augmente, si nous éliminons les salaires. Pour cela, il nous faut naturellement imaginer un univers organisé sur des