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que la punition de la paresse, de l’ignorance et de l’imprudence.


CHAPITRE V.

LA LOI DE L’INTÉRÊT.

Revenons maintenant à la loi de l’intérêt, en conservant bien présentes à l’esprit les deux choses sur lesquelles l’attention a été appelée.

Premièrement. – Ce n’est pas le capital qui emploie le travail, c’est le travail qui emploie le capital.

Deuxièmement. — Le capital n’est pas une quantité fixe ; il peut toujours augmenter ou diminuer 1° par la plus ou moins grande application du travail à la production du capital, 2° par la conversion de la richesse en capital ou du capital en richesse, car le capital n’étant que la richesse appliquée d’une certaine façon, richesse est le terme le plus large et le plus compréhensif.

Il est évident que dans des conditions de liberté, le maximum qu’on peut donner pour l’emploi du capital sera l’accroissement qu’il amènera, et le minimum ou zéro le remplacement du capital employé ; car au-dessus de l’un l’emprunt du capital impliquerait une perte, et au-dessous de l’autre le capital ne serait pas remplacé.

Remarquons encore que ce n’est pas, comme le disent à la légère quelques écrivains, l’accroissement d’efficacité donné au travail par l’adaptation du capital à une forme ou à un usage spécial quelconque, qui fixe ce maximum, mais la puissance moyenne d’accroissement qui appartient au capital en général. La faculté de s’appliquer sous des formes avantageuses est une faculté du travail, que le capital en tant que capital ne peut ni réclamer ni partager. Un arc et des flèches permettront à un