Page:Henry George - Progrès et Pauvreté.djvu/196

Cette page n’a pas encore été corrigée

séparable du travail ; c’est la force active de la nature, le principe de croissance, de reproduction, qui caractérise toutes les formes de cette chose ou condition mystérieuse que nous appelons la vie : Et il me semble que là est la cause de l’intérêt, c’est-à-dire de l’accroissement du capital au delà de ce qui est dû au travail. Il y a, pour ainsi dire, dans les mouvements qui composent le flux éternel de la nature, certains courants vitaux qui, si nous les employons, nous aident, avec une force indépendante de nos propres efforts, à donner à la matière les formes que nous désirons, c’est-à-dire à la transformer en richesse.

On peut citer bien des choses qui, comme l’argent ou les rabots, les planches ou les machines, ou les vêtements, ne possèdent aucune puissance innée d’accroissement ; cependant il y a d’autres choses comprises dans les termes de richesse et de capital qui, comme le vin, augmenteront elles-mêmes en qualité jusqu’à un certain point, ou en quantité comme les abeilles ou le bétail ; et d’autres choses, telles que les semences qui, bien que les conditions qui leur permettent d’augmenter ne puissent se créer sans travail, augmentent cependant, une fois ces conditions existant, et donnent un revenu en plus de celui qui est attribuable au travail.

La possibilité d’échanger les richesses entre elles implique nécessairement une répartition proportionnelle, entre toutes les espèces de richesse, d’un avantage spécial quelconque provenant de la possession d’une espèce quelconque, car personne ne conserverait son capital sous une forme qui pourrait être changée contre une forme plus avantageuse. Par exemple, personne ne consentirait à faire moudre du froment et à garder la farine pour la commodité de ceux qui désirent de temps en temps changer du froment contre de la farine, à moins d’être assuré de gagner à cet échange un accroissement de richesse égal à celui qu’on aurait gagné, tout bien considéré, en plantant son froment. Personne ne voudrait, du moment que la place ne fait pas défaut, échanger un troupeau de moutons contre le même