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capital est le résultat du travail, et est employé par le travail pour aider à la production future. Le travail est la force active et initiale, c’est donc le travail qui emploie le capital. Le travail ne peut s’exercer que sur la terre, et c’est de la terre que doit être tirée la matière qu’il transforme en richesse. Donc la terre est l’antécédent, le champ et la matière du travail. L’ordre naturel est celui-ci : terre, travail, capital, et au lieu de prendre le capital pour point de départ, nous prendrons la terre.

Nous devons encore observer une chose. Le capital n’est pas un facteur nécessaire de la production. Le travail accompli sur la terre peut produire de la richesse sans l’aide du capital, et dans la genèse nécessaire des choses, doit ainsi produire de la richesse avant que le capital puisse exister. Donc la loi de la rente et la loi des salaires doivent être corrélatives l’une de l’autre, et former un tout parfait en dehors de la loi du capital, car sans cela ces lois ne comprendraient pas les cas qu’on peut facilement imaginer, et qui existent actuellement jusqu’à un certain degré, et où le capital ne joue aucun rôle dans la production. Et comme le capital n’est, comme on le dit souvent, que du travail emmagasiné, il n’est aussi qu’une forme du travail, une subdivision de ce terme général, travail, et sa loi doit être subordonnée et liée d’une façon indépendante, à la loi des salaires, de façon à comprendre les cas où le produit entier est divisé entre le travail et le capital sans qu’il soit fait aucune déduction pour la rente. Pour en revenir à l’exemple déjà cité : la division du produit entre la terre, le travail et le capital, doit être comme si la division était faite entre Tom, Dick et Harry, Tom et Dick étant les associés primitifs, et Harry ne faisant qu’aider Dick et partager avec lui.