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autres parties sont, inversement diminuées ou augmentées. Si Tom, Dick et Harry sont associés pour une affaire, la convention qui fixe la part de l’un dans les profits doit en même temps fixer les parts séparées ou réunies des deux autres. Fixer la part de Tom à 40 0/0, c’est ne laisser que 60 0/0 à diviser entre Dick et Harry. Fixer la part de Dick à 40 0/0, et celle de Harry à 35 0/0, c’est fixer la part de Tom à 25 0/0.

Mais entre les lois de la distribution, telles qu’elles sont exposées dans les livres classiques, il n’y a aucune relation de ce genre. Si nous cherchons à les rassembler, voilà ce que nous trouvons :

Les salaires sont fixés par le rapport entre la somme de capital consacrée à la rétribution et à l’entretien du travail, et le nombre des travailleurs cherchant un emploi. La rente est fixée par la limite de culture ; toutes les terres donnant sous forme de rente cette part de leur produit qui excède ce qu’une application égale de travail et de capital obtiendrait de la terre la plus pauvre.

L’intérêt est fixé par l’équation entre les demandes des emprunteurs, et l’offre de capital des prêteurs. Ou bien ( si nous prenons ce qui est donné comme la loi des profits), il est déterminé par les salaires, — baisse quand les salaires baissent, monte quand ils montent, – ou, pour employer les mots de Mill, par le coût du travail pour le capitaliste.

La réunion de ces lois de la distribution telles qu’on les ex pose en général, montre immédiatement le manque de relation qu’il y a entre elles. Elles ne sont ni corrélatives ni égales.

Donc deux de ces lois au moins sont ou mal conçues, ou mal exposées. Ceci cadre avec ce que nous avons déjà vu, que la conception courante de la loi des salaires, et par conséquent, celle de la loi de l’intérêt, ne supporteront pas l’examen. Cherchons donc les vraies lois de la distribution du produit du travail en salaires, rente et intérêt. La preuve que nous les aurons trouvées sera dans leur corrélation, car elles doivent