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capital, une part au travail, et une part aux propriétaires de la terre, si la terre a une valeur. En fait, il y a une portion de la richesse produite qui constamment prend la place du capital, constamment consommé et remplacé. Mais il n’est pas nécessaire d’en tenir compte, si nous considérons le capital comme constant, ce que nous faisons ordinairement en parlant du capital ou en y pensant. Quand nous parlons du produit, nous voulons donc désigner cette part de la richesse produite, en plus de ce qui est nécessaire pour remplacer le capital consommé dans la production ; et quand nous parlons d’intérêt ou de revenu du capital, nous désignons ce qui va au capital après le remplacement fait.

De plus, c’est un fait dans chaque communauté qui a dépassé les premiers degrés de développement, qu’une portion du produit soit prise sous forme d’impôts et consommée par le gouvernement. Il n’est pas besoin de tenir compte de cela en cherchant les lois de distribution. Nous pouvons considérer les impôts soit comme n’existant pas, soit comme réduisant d’autant le produit ; de même pour ce qui est enlevé au produit par certaines formes de monopole, dont nous parlerons dans un chapitre subséquent (chap. IV) et qui ont des résultats analogues à ceux des impôts. Après avoir découvert les lois de distribution nous pourrons voir quelle influence ont sur elles, les impôts, si même ils en ont.

Il nous faut découvrir par nous-mêmes ces lois de distribution, ou au moins deux sur trois. Car on verra qu’elles n’ont pas été correctement exprimées (au moins dans leur ensemble) par l’économie politique courante, dans les traités les plus classiques.

La terminologie employée le prouve immédiatement. Dans tous les ouvrages d’économie politique on nous dit que les trois facteurs de production sont la terre, le travail et le capital, et que le produit complet est primitivement distribué en trois parts correspondantes. Trois termes sont donc nécessaires,