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employées, pour fournir au plus pauvre non seulement l’aisance, mais le luxe. La paralysie industrielle, la crise commerciale qui sévit aujourd’hui sur le monde civilisé, ne naissent évidemment pas d’un manque de puissance productive. Quel que soit le mal, il ne vient certainement pas du manque de moyens producteurs de richesse.

C’est ce fait même — le besoin apparaît là où la puissance productive est la plus grande et la production de la richesse la plus considérable — qui constitue l’énigme qui rend perplexe le monde civilisé, et que nous essayons de résoudre. Évidemment la théorie de Malthus qui attribue le besoin à la décadence de la puissance productive ne l’expliquera pas. Cette théorie est absolument en désaccord avec tous les faits. Elle attribue gratuitement aux lois de Dieu des résultats qui, d’après le simple examen que nous venons de faire, doivent réellement provenir des mauvais arrangements humains ; ce que nous achèverons bientôt de démontrer. Car nous avons encore à trouver ce qui doit produire la pauvreté au milieu du progrès de la richesse.