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Le seul continent qui compte assurément un plus grand nombre d’habitants qu’autrefois, c’est l’Europe. Mais ceci n’est pas vrai de toutes les parties de l’Europe. Il est certain que la Grèce, les îles de la Méditerranée, la Turquie d’Europe, probablement l’Italie et peut-être l’Espagne, ont été plus peuplées qu’aujourd’hui, et cela peut encore être vrai de certaines parties du nord-ouest, est, et centrales de l’Europe.

L’Amérique aussi a augmenté de population pendant le temps où nous savons quelque chose d’elle ; mais cette augmentation n’est pas aussi considérable qu’on le suppose en général, quelques estimations donnant au Pérou seul, lors de la découverte, une population plus nombreuse que celle qui existe aujourd’hui dans toute l’Amérique du sud. Tout porte à croire que la population a été déclinant en Amérique avant la découverte. Quelles grandes nations ont rempli leur carrière, quels empires se sont élevés puis sont tombés, dans « ce nouveau monde qui est l’ancien, » c’est ce que nous pouvons seulement imaginer. Mais des fragments de ruines considérables attestent l’existence d’une civilisation et d’une grandeur disparues ; au milieu des forêts tropicales du Yucatan et de l’Amérique centrale on trouve les restes de grandes cités oubliées déjà lors de la conquête espagnole ; Mexico, lorsque Cortez y arriva, montrait la superposition d’un état de barbarie à un développement social supérieur, et dans une grande partie de ce qui est aujourd’hui les États-Unis, on trouve des remparts disséminés qui prouvent l’existence d’une population relativement dense, et çà et là, comme dans les mines de cuivre du lac supérieur, des traces


    cruz n’est pas une partie du Mexique remarquable par ses antiquités. Cependant Hugo Fink, de Cordova, écrivant au Smithsonian Institute (Rapports, 1870), dit qu’il n’y a pas dans tout le pays un pied de terrain où l’on ne trouve, en creusant, un morceau de couteau en silex ou des débris de poterie ; que tout le pays est traversé de lignes parallèles de pierres destinées à retenir la terre dans la saison des pluies, ce qui prouve que la terre la plus pauvre elle-même a été employée, et qu’il est impossible de ne pas arriver à accepter cette conclusion que la population y était au moins aussi dense qu’elle l’est à présent dans les parties les plus peuplées de l’Europe