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présentaient, c’est-à-dire un nombre variable de quatorze à vingt. Il m’est arrivé de ne pouvoir les contenter tous.

J’aurais bien désiré faire tous les jours de ces grandes distributions ; mais je ne suis autorisé par la Préfecture de police qu’à prendre de petites quantités de cheval à la fois, et, d’autre part, je ne voudrais pas être indiscret envers notre collègue, M. Macquart, qui n’a jamais voulu accepter aucune rétribution.

J’ai donné de la viande de cheval crue à des familles ouvrières peu aisées. Plusieurs fois aussi j’en ai porté de cuite, ainsi que du bouillon, à des malades. Tous étaient très-heureux et auraient désiré en avoir souvent. Je rappellerai que le bouillon est très-nourrissant, d’une digestion facile, et que, par conséquent, il est préférable à celui de bœuf pour les personnes affaiblies, qui ont besoin de reprendre des forces.


IV

Aux bienfaits qui doivent résulter pour les classes indigentes de la réhabilitation du cheval comme animal de boucherie, il est bon d’en ajouter un autre qui n’a pas encore été signalé ; c’est que la fortune privée, et par conséquent la fortune publique, serait augmentée d’une quotité facile à déterminer approximativement.

Ainsi la France et l’Algérie possèdent :

Chevaux… 3,000,000
Anes et mulets[1]  1,000,000


en nombre rond.
Total… 4,000,000

En fixant à 150 kilogr. le poids moyen des animaux[2], on trouve que les quatre millions représentent six cent millions de kilogr. de viande ; en estimant le kilogr. à 0 fr. 40 c., c’est-à-dire au quart environ du prix du bœuf, on voit que la fortune publique serait augmentée de deux cents quarante millions de francs. Et ce n’est pas là une valeur ima-

  1. D’après mes observations, le mulet est meilleur que le cheval, et l’âne meilleur que le mulet.
  2. Dans l’état actuel, ce poids est trop élevé ; mais il sera à peu près exact, après le changement qui doit s’opérer dans l’existence des vieux chevaux, lorsqu’ils seront admis dans les boucheries.