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Voici la lettre ferme et digne que le secrétaire-général a écrite, que j’ai signée et adressée, en qualité de vice-président, le 30 juillet 1865, au nom de la Société :

« Monsieur le Préfet,

« C’est avec un sentiment des plus pénibles, que la Société protectrice des animaux apprend que Nîmes va encore offrir à sa population le spectacle sanglant des courses espagnoles. Le pitoyable résultat de celles qui viennent d’avoir lieu à Mont-de-Marsan, et contre lesquelles s’élève la presse, ne suffit donc pas pour condamner cet emprunt fait à l’étranger ? Les intérêts de la civilisation sont donc méconnus dans le midi de la France ? Quel profit peut-il résulter de ces tueries, pour compenser le tort qu’elles font à l’éducation populaire ? Et c’est au moment où la Société protectrice, avec l’assentiment de Son Excellence le ministre de l’Instruction publique, engage les instituteurs à inspirer à leurs élèves la compassion envers les animaux, que de pareilles fêtes vont étaler pompeusement leurs atroces succès ? De quel droit, dira-t-on à l’enfant d’épargner les animaux, quand