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couteau libérateur. Le cachetero ne l’achève qu’au troisième coup de poignard.

Quatre autres victimes se succèdent : pour toutes les mêmes banderilles, le même trident ensanglanté, la mort pour dénouement, et jamais la mort foudroyante.

La seconde journée ressemble à la première, avec un peu moins d’horreurs pourtant. Mais la foule avait en partie disparu. Les chaises réservées des premiers rangs seraient restées vides, si le public des petites places ne les avait violemment envahies.

Dans une Cour d’assises, on avait à juger un crime scandaleux : le président s’adressa, dans ces termes, à l’auditoire où les hommes n’étaient pas en majorité : « Nous allons entrer dans des détails que la décence ne permet pas aux dames d’entendre : j’invite les femmes honnêtes à se retirer. » Personne ne bougea. Après un instant, il reprit : « Maintenant, huissier, faites sortir les autres. »

À Nîmes, les gens délicats, ceux qui n’aiment pas les plaisirs féroces, n’étaient pas revenus aux arènes ; les autres seuls se pressaient dans l’enceinte.